Par Yves Gauthier Du 18 mai au 15 octobre 2006 se tiendra à l’Observatoire de la Capitale une exposition-photos sur les cours intérieures du quartier Saint-Jean-Baptiste. À l’initiative du Comité populaire, 25 photos grand format, de l’artiste-photographe Étienne Boucher, mettront en évidence une richesse peu connue du Faubourg.

Les visiteur-es pourront voir des cours luxuriantes ou plus modestes. Elles ont cependant en commun de démontrer que, même dans un quartier du centre-ville, il est possible de se créer un espace de verdure. Historique C’est dans les années 1960, au nom du progrès et de la modernité, que l’administration municipale de Québec a décidé de changer la face du quartier Saint-Jean-Baptiste. Les dirigeant-eds de l’époque voulaient faire une cité administrative construite autour du parlement. C’est alors que le pic des démolisseurs se met à l’œuvre, détruisant des milliers de logis. De 1966 à 1976, selon les données de Statistique Canada, la population du quartier Saint-Jean-Baptiste a radicalement chuté, passant de 17 346 à 10 050 personnes. Rien de surprenant puisque, durant la même période, près de 50 % des logements occupés furent démolis. La colline parlementaire voit alors surgir des monstres de béton ayant pour noms : complexe G, Hilton, Auberge des Gouverneurs, Hôtel Radisson, Loews le Concorde, Place Québec, Centre des congrès, etc. Le « bulldozage » ne faisant pas l’affaire des résidant-es du quartier, un mouvement de résistance s’est organisé afin de faire cesser les démolitions sauvages, mouvement qui a donné naissance à l’actuel Comité populaire Saint-Jean-Baptiste. Les gens se sont lentement réapproprié le quartier et l’ont transformé pour lui donner une couleur résidentielle. Les rénovations des maisons et des logements des années 1980 à nos jours donnent une allure plus prospère au Faubourg, même si cela se traduit par un « embourgeoisement » plus marquée. Verdissement Les nouveaux propriétaires, dont plusieurs coopératives d’habitation, ont non seulement amélioré les bâtiments, mais dans de très nombreux cas, se sont aussi créé des espaces verts dans leur cour intérieure afin de faire contrepoids à la densité urbaine et au béton environnant. Environ 85 cours intérieures ont été répertoriées. Ces cours intérieures sont toutes aussi étonnantes les unes que les autres. Elles sont parfois élaborées dans leur aménagement ou encore fort simples, mais aménagées avec goût, ou encore plus luxuriantes pour donner l’impression d’un coin de campagne en ville. Elles partagent cependant une particularité, soit d’être invisibles pour qui ne sait pas observer. Les cours intérieures sont de petits joyaux qu’il faut découvrir comme des perles précieuses dans une coquille urbaine. Renseignements : (418) 644-2323 www.observatoirecapitale.org Entrée: 5 $ == Extrait du numéro d'avril 2006 du journal de l'Infobourg.

« Jardins secrets du Faubourg » - Exposition de cours intérieures du quartier Saint-Jean-Baptiste