par Nadine Davignon Des bancs, des arbres, une fontaine, un petit marché extérieur le samedi, des aménagements fleuris, des enfants qui jouent au ballon ou font des bonhommes de neige, des passantEs discutant autour d’un café, et moins de voitures… Voilà à quoi ressemblent les « rues vivantes » présentes dans plusieurs villes dans le monde. Et pourquoi ne pas redonner la rue aux piétonNEs ici, sur notre rue Sainte-Claire? C’est un projet que caressent des résidantEs du quartier.

Un peu d’histoire Depuis l’Antiquité, la rue a une fonction sociale. On y fait des affaires, on y mange et on y boit, on s’y rassemble, on s’y bat, on y apprend, on y habite, même. La rue est constamment occupée par les marcheurs et leurs fardeaux hétéroclites. Mais durant la dernière moitié du XXe siècle, un changement majeur est survenu lorsque les rues ont été créées et aménagées avec l’objectif premier d’assurer la circulation automobile. Bien que l’automobile ne soit pas la seule responsable des changements dans l’environnement urbain, son effet est bien réel : asphaltage des rues, apparition de parcomètres et de signalisation routière, déneigement systématique, transformation de terrains vacants en stationnements, réduction de l’espace disponible pour les marcheurs, pollution de l’air, hausse du niveau de bruit… Par conscience de la qualité de vie perdue, un mouvement de réappropriation des rues, le woonerf, qui signifie « cour urbaine », a été initié aux Pays-Bas dans les années 1970. De nombreuses rues ont ainsi été réaménagées en Europe et on en retrouve quelques exemples en Amérique. À Québec, la trame du faubourg Saint-Jean-Baptiste a été construite au XIXe siècle, bien avant l’arrivée de l’auto. Mais les réfections et les réaménagements survenus depuis 1950 ont favorisé le passage et le stationnement des voitures dans le quartier. Comme ailleurs dans le monde, ces modifications ont nui aux activités sociales et récréatives autrefois présentes dans les rues du quartier. Une rue vivante Le concept des rues vivantes vise à redonner aux voies de circulation leurs autres vocations. Dans ces rues, la vitesse des voitures est grandement réduite (15 km/h) afin de ne pas nuire aux autres usagers et usagères. Pour ce faire, la rue est aménagée de manière à ce que les voitures ne puissent suivre une ligne droite sur une longue distance. Par exemple, il est possible d’élargir les trottoirs à certains endroits ou d’installer de la végétation et du mobilier urbain. Les piétonNEs circulent sur la chaussée, les enfants occupent la rue, comme une cour avant! Afin d’améliorer la qualité de vie de notre milieu, le comité aménagement du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste souhaite créer une telle rue dans le quartier. Des observations préliminaires de la circulation piétonne et automobile montrent que la rue Sainte-Claire bénéficierait avantageusement de tels aménagements. Si le projet voit le jour, il s’agirait de la première rue résidentielle à priorité piétonne à Québec. Ça vous intéresse? Le comité est au tout début de ses démarches. À la fin janvier 2006, une rencontre sera organisée avec les citoyenNEs du quartier, et les résidantEs de la rue Sainte-Claire en particulier, pour recevoir des idées autour d’un projet en ébullition. Les personnes intéressées peuvent s’informer en appelant au Comité populaire, au 522-0454. == Extrait du numéro d'hiver 2005 du journal l'Infobourg.

Des projets pour la rue Sainte-Claire